Le mot abandon déplaît à de nombreuses personnes sur leur chemin spirituel, en fait, il effraie, car il véhicule un terrible sentiment de solitude.
Il en est de même lorsqu'il s'agit de s'abandonner à un maître spirituel, surtout dans nos pays occidentaux !
Quel est ce miracle de l'abandon au maître dont nous parlent de nombreux disciples ? Il y en a certainement beaucoup ? Nous en citerons un en particulier.
Lorsque nous rencontrons un maître, le symbolisme qui sous-tend le fait de devenir disciple représente une opportunité de nous désidentifiés de nos représentations et de notre ego par un geste intérieur d'abandon aux idées préconçues, à l'image que nous reflétons dans notre société, dans notre famille. Les préjugés auxquels nous devrons faire face deviennent une opportunité de nous individualiser, de devenir ce que nous avons choisi d'être ! S'abandonner en toute sincérité et en toute conscience représente en effet l'opportunité de laisser transparaître ce qui est caché derrière le voile de notre Persona.
Une communion peut naître entre maître et disciple qui dépasse le fait de l'adoration, le maître est un pont qui nous permet de passer d'une rive à l'autre de notre état de conscience. Le maître n'est là que pour nous permettre de découvrir notre propre maître intérieur. Ce genre d'expérience est parfois effrayant, avoir le maître à nos côtés représente une connexion de cœur afin d’affronter les expériences qui émergent de cette découverte, d’une désidentifications à notre ego.
C’est dans l'espace du cœur que se trouve le temple de Dieu. Une parole qui ne passe pas par le cœur perd de sa grâce autant qu'une sexualité qui ne passe pas par le temple du cœur devient souvent une perversion.
Et cela jusqu'au jour où nous pourrons nous extraire de ce lien disciple/maître et poursuivre seuls notre chemin spirituel.
S'abandonner dans la méditation:
Dans un article précédent, nous avons proposé une méthode de méditation, en voici un petit extrait. Il n'y a rien à faire, ne pas même devenir l'observateur, l'observateur émerge naturellement lorsque le désir de contrôle s'évapore.
On nous dit souvent d'observer nos pensées et nos émotions, de leur donner de l'espace et c'est bien. Cependant, nous aimerions nous placer dans une position où nous pouvons réellement observer sans interférence mentale.
Lorsque nous commençons à dire que nous devons observer nos pensées, le fait même d'avoir cette intention provoque des interférences avec ce que nous avons appris de l'observation, une multitude de conditionnements s'imposent entre le méditant et l'observateur et c'est cette spirale que nous poursuivons dans notre observation.
En fait, l'observation ne s'arrête jamais, mais dire qu'il faut observer est un mécanisme mental et ne peut être méditatif. C'est une rencontre avec le néant, et de ce néant émergent des pensées, des désirs... à un moment donné de notre méditation, l'observateur n'est plus celui qui observe, mais il se détache de l'acte d'observation pour devenir le témoin de ce qui émerge.
Essayons de nous Installer dans la position d'abandon proposée dans notre extrait, il n'y a rien à faire, ne pas même devenir l'observateur…
Se positionner dans un abandon à l'existence, à la présence sans rien chercher, sans donner un avis ou une analyse de ce qui apparaît ou n'apparaît pas, juste être là sans plus ni moins.
Car s'abandonner dans la méditation ne signifie pas se dire qu'il faut s'abandonner,
Rien n'est programmé, pas même les sentiments qui émanent de la joie, lorsque la joie apparaît, elle apparaît par elle-même. L'abandon ne signifie rien d'autre que d'accepter ce qui émerge naturellement de la présence.
S'il y a une persistance à contrôler, une tendance à interférer avec les commentaires ou les images ou à vouloir accentuer une sensation, lorsque ce genre de résistance se produit, abandonnons-nous à elle. À un moment donné, quelque chose de nouveau apparaît, un silence, une profonde solitude...
À ce moment-là, il est fréquent de vouloir revenir en arrière et de chercher des images familières parce que nous ne sommes pas habitués à cette sensation de solitude et nous l'interprétons comme un vide, un néant ou l'inconnu et cela nous fait terriblement peur, c'est la peur de la mort !
C'est là que commence notre initiation héroïque. C'est dans cet espace que l'abandon prend tout son sens et devient la seule possibilité de faire le pas, de s'abandonner à soi-même. Dans cet espace d'abandon, l'ego s'adoucit et l'observation véritable vient naturellement.
La planète Neptune:
Dans cet état d'esprit et comme nous le savons, Neptune nous baigne dans une mer incertaine et il serait faux de penser que Neptune signifie passivité et tranquillité. Il suffit d'observer les mers et les océans dont elle tire une grande partie de son symbolisme pour la comprendre. Les océans sont véritablement changeants, passant de la tranquillité paisible au déferlement de toute sorte, de la beauté de leurs biotopes au mystère encore inconnu de ses profondeurs. C'est cette mutabilité de comportement qui rend les océans et Neptune particulièrement attractifs et effrayants.
La plus évidente me semble venir des valeurs qui nous ont bercés de notre enfance à l'âge adulte, valeurs loin de la signification de Neptune. Même si Saturne n'est pas une planète de facilité, elle représente clairement une correspondance avec les structures bien établies de nos sociétés et il est évident que nous nous sommes plutôt construits sur des valeurs de structuration, de contrôle, de connaissance, sur des lignes de conduite plutôt saturniennes. Et nous avons utilisé les valeurs de Saturne et Neptune comme un pont pour enfermer les valeurs spirituelles présentes en chacun, pour en faire des dogmes bien établis afin de rendre l'humanité esclave d'un type de fonctionnement particulier.
(Il ne s'agit évidemment pas ici d'attribuer à Saturne le mauvais rôle parce qu'il représente une extraordinaire richesse d'enseignement, mais plutôt d'exprimer la tendance que l'espèce humaine a choisi de favoriser des différentes influences de Saturne).
Neptune, étant étranger aux calculs intéressé, continuera à se charger de son énergie qui, dans le cas précité ne peut être que de la confusion avec des recherches de substitutions illusoires jusqu'au jour où la personne comprendra la nécessité de s'abandonner à son énergie de dissolution. En réalité, Neptune ne dissout que ce qui doit l’être. Que pourrait faire Neptune chez une personne qui est dans l'acceptation, la résilience, l’accueil des mystères du monde et de ses manifestations ? Elle ouvrirait les portes de son amour inconditionnel et de sa liberté d'être dans l'unité et dans l'interdépendance.
Lorsque dans un thème nous avons un Neptune valorisé, un transit ou une progression majeure qui l'implique, il est nécessaire de s'ouvrir au monde spirituel dans un sens de lâcher prise. L'acceptation ne devrait pas être abordée comme une résignation, mais comme un accueil, que ce soit avec nos émotions, notre confusion et notre sensation. Et si la rencontre avec un maître spirituel a lieu dans l'espace du cœur et manifeste en nous un appel aux dimensions de la méditation, qu'elle nous conduise progressivement vers l'acceptation de l'abandon à nous-mêmes.
La définition de Neptune qui se rapproche le plus de ce que nous ressentons est celle de Stephen Arroyo au chapitre 3 de son livre https://www.amazon.fr/Astrologie-karma-transformation-Stephen-Arroyo/dp/2268080749
La seule façon de vraiment comprendre Neptune dans son essence consiste à s’y abandonner ; car elle se situe, par définition et par fonction, au-delà des frontières. Ce n’est qu’en nous fondant en elle, c’est-à-dire en nous affranchissant de toute limite que nous parviendrons à la connaître.
Précisons tout de même qu'Arroyo nous dit aussi que pour ce faire, il est indispensable d'avoir un ancrage dans la réalité saturnienne afin de ne pas se laisser envahir par les forces de l’ombre propres à l'énergie neptunienne.
Dans une structure comme la personnalité, il est inévitable d'avoir des paradoxes qui demandent à être nuancés. En nous ouvrant au monde des mystères subtils et spirituels, Neptune nous ouvre aussi aux illusions, aux idéaux spirituels. L'idéal ne devant représenter qu'un élan vers ce que l'on ressent et non une identification à un rôle perpétuel de dévotion.
Et si nous ne sommes pas prêts à nous abandonner à la méditation...
Apprenons à recevoir les émotions dans chaque observation sans attendre de résultat. Et lorsque les pensées se transforment en émotions créant de la colère ou de l'anxiété, des sentiments ou de la peur, etc. Elles viendront s'installer dans le corps sous forme de nœuds, de tensions, de chaleur ou de froid, à ce moment-là, nous libérons le mental de notre attention et allons vers notre sensation corporelle avec acceptation et accueil. N'essayons pas de les faire disparaître, mais plutôt de les regarder comme lorsque nous regardons un coucher de soleil, sans jugement, analyse ou contrôle. Laissons la vie nous traverser sans interférence, et ce qui reste est une douce observation.
Un autre moyen qui nous semble plus efficace :
Commençons par prendre une inspiration et une longue expiration. Aidons-nous un instant en plaçant une page blanche imaginaire devant nos yeux. À partir de cette page blanche, permettons à ce qui vient à nous de venir avec tranquillité.
On nous dit souvent que la méditation consiste à vivre dans le moment présent et, lorsqu'une pensée ou une émotion apparaît, à la regarder et à revenir doucement dans le moment présent.
Cela a longtemps été une confusion dans ma pratique ? Le fait même de ramener nos pensées dans le moment présent nous éloignernt de l'instant présent, et cela devient une spirale qui peut durer de nombreuses années sans vraiment vivre une observation méditative.
L'observation apparaît lorsque nous sommes dans une acceptation totale de ce qui vient se placer sur notre page blanche. Une pensée arrive et nous la regardons en toute neutralité, une émotion vient se déposer sur la feuille blanche et bien elle vient et nous la contemplons dans l'accueil.
C'est se lâcher prise que nous appelons l'abandon. Dans cet accueil qui se place et se déplace, nous laissons faire sans vouloir revenir dans le présent. N’y favoriser quoi que ce soit pour que quelque chose se passe, n’y attendre ou interdire nos pensées, émotions et sentiments.
SatyamAstro
Pour finir, nous aimerions citer la phrase de Lao Zeu qui représente bien ce que nous souhaitons partager dans cet article, mais en la ciblant au sens de la méditation.
Vivons la méditation comme elle-même se vit...
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